E-santé et nutrition connectée : quand le digital s’immisce dans le quotidien des patients
Dans un monde de plus en plus connecté, les applications et objets connectés ont pris leur place dans de nombreux domaines. Et celui de la santé n’est pas exempt ! Les activités sportives, l’obésité, le sommeil ou encore la nutrition sont particulièrement sollicités par ces applications. Ainsi, le marché mondial de la e-santé est estimé à 400 milliards de dollars pour 2022 ! Que nous réservent alors ces nouvelles terminologies 2.0 ?

Qu’est-ce que la e-santé ?
La e-santé est l’ensemble des nouvelles technologies de l‘information et de la communication au service des activités de la santé. Internet, applications pour smartphone, objets connectés sont les principaux outils utilisés. Les Français sont déjà 37%2 à utiliser des objets connectés (applications, podomètre...) pour suivre leur état de forme et de santé. L’étude menée par Odoxa révèle que le développement de la e-santé représente un progrès pour 63% d’entre eux. Les conseils de plus en plus personnalisés et les informations partagées rassurent. Voici notre sélection de 5 applications et objets connectés intéressants :
- K’Watch Glucose : cette montre mesure la composition chimique du liquide interstitiel grâce à des micro-aiguilles. Le taux de glucose mesuré permet aux diabétiques de mieux gérer leur alimentation. Pas d’effort et pas de douleur, une révolution pour ces patients.
- Imedipac : grâce à ce pilulier programmé, le patient reçoit des SMS pour lui rappeler de prendre son traitement. C’est l’observance 2.0 !
- Feetme one : cette semelle connectée mesure la pression plantaire des patients diabétiques afin d’éviter les complications aboutissant à une potentielle neuropathie.
- Qardio : la société propose différents objets comme le tensiomètre connecté (QardioArm), l’ECG portable (QardioCore) ou la balance (QardioBase) qui analyse la composition corporelle. Les données envoyées aux médecins permettent le suivi des patients atteints de maladies cardiovasculaires.
- Office Ninja : cette application propose d’améliorer l’acuité visuelle et de diminuer la fatigue oculaire. De simples exercices de gymnastique (regarder de haut en bas, plisser les yeux...) répétés au quotidien obligent ainsi l’œil à travailler.
- Odysight : Tilak Healthcare est un jeu vidéo mobile permettant de surveiller les paramètres visuels des patients atteints de DMLA ou de rétinopathie diabétique, deux pathologies pouvant être prévenues grâce aux compléments alimentaires Horus Pharma. Les données sont directement envoyées à l’ophtalmologiste qui peut alors suivre l’évolution du patient en temps réel.
La nutrition connectée au service de la santé
- Toolbox cardio : l’application donne des conseils pour les victimes d’accidents cardiovasculaires leur permettant de changer leurs habitudes de vie : alimentation équilibrée, exercices physiques, gestion des émotions…
- Nutrilinx : l’utilisateur porte un bracelet qui analyse les comportements alimentaires et définit les besoins nutritionnels en conséquence via l’application. Il indique aux patients quel complément alimentaire prendre et dans quelles quantités afin d’éviter les carences.
Il existe aussi des applications pour les patients souffrant des troubles de comportements alimentaires. L’application Feeleat en est un exemple. Elle propose de noter dans un carnet alimentaire, les émotions, les sensations ressenties au cours des repas. De plus, des conseils et un chatbot sont disponibles et offrent une personnalisation pour chaque patient.
Les consommateurs cherchent à comprendre ce qu’ils ingèrent. En ce sens, Open Food Fact, Yuka, Scan eat aident au décryptage alimentaire. Nutriscore, Nova (classement selon le degré de transformation des aliments), additifs, allergènes et labels sont autant de données qui peuvent être passées au peigne fin via un simple flash de l’étiquette.
De nouveaux outils apparaissent avec des technologies plus poussées. Il n’est parfois plus nécessaire de scanner un code-barre ! Chez Far, c’est l’emballage des aliments qui est directement reconnu. De même, pour connaitre la qualité nutritionnelle de son assiette, il n’est plus indispensable d’identifier manuellement les aliments qui composent un repas. Une photo suffit à indiquer les nutriments & calories contenus dans l’assiette. C’est aussi ce que proposent les applications Foodvisor et Lose it.
Aujourd’hui, l’influence est un mode de communication à travers les réseaux sociaux. Les consommateurs écoutent davantage les influenceurs que les médias de masse3 voire les professionnels de santé. Ils se sentent plus proches d’eux et peuvent interagir plus facilement. Ils sont ainsi à l’écoute de leurs recommandations produits, conseils, recommandations en tout genre. Cependant leurs conseils nutritionnels sont très rarement prouvés et approuvés scientifiquement. En effet selon une étude écossaise, sur 9 blogs les plus populaires sur la gestion du poids, un seul respectait les recommandations nutritionnelles4 ! Il faut savoir faire le tri des bonnes informations pour ne pas changer son comportement alimentaire dans le simple but de suivre telles ou telles tendances.
Les outils 2.0 peuvent ainsi se montrer bénéfiques dans la prévention ou le suivi mais ils doivent rester des pistes et non des réponses à tous les maux et questionnements en lien avec la santé.
1. Grand View Research, eHealth Market Analysis by product, by services, by end-use and segment forecasts to 2022, accessible via : https://www.grandviewresearch.com/industry-analysis/e-health-market, April 2016.
2. Odoxa, le rendez-vous de l’innovation, La e-santé, accessible via : http://www.odoxa.fr/sondage/e-sante-innovations-bien-accueillies-francais-suffisamment-connues/, 15 février 2018
3. Observatoire des Comportements de Consommation, Impact des influenceurs sur les comportements de consommation, septembre 2018.
4. Le Figaro santé, Attention aux conseils nutritionnels sur les réseaux sociaux, accessible via : http://sante.lefigaro.fr/article/attention-aux-conseils-nutritionnels-sur-les-reseaux-sociaux/, le 22 septembre 2019